Okuyama-ryu - France

Okuyama-ryu - France

Un peu d'histoire pour commencer

Pour bien comprendre la généalogie d’une école d’arts martiaux au Japon, il faut parfois remonter plusieurs siècles en arrière. Pour en saisir le sens profond, il est aussi nécessaire de s’imprégner du système de transmission traditionnel propre à la culture japonaise et oublier le modèle de nos organisations occidentales et bureaucratiques. Nous aurons l’occasion de revenir sur ces points mais pour le moment, nous nous concentrerons sur quelques repères géographiques et historiques, beaucoup plus proches de nous.

 

Le Dojo d’Henri Plée (rue de la Montagne Sainte-Geneviève à Paris) est bien connu des pratiquants d’arts martiaux parisiens et des initiés. Des grands noms ont pratiqué, débuté ou enseigné dans ce lieu mythique, point de départ de nombreuses aventures martiales en France : citons Roland Habersetzer, Kenji Tokitsu, Yoshino Nambu, Minoru Mochizuki, Tadashi Abe et bien d’autres.

 

Thierry Riesser y a débuté vers l’âge de 10 ans où il suivait les cours de plusieurs arts martiaux : c’était la particularité et la philosophie du lieu. Quelques années plus tard, un japonais, Dogane Takeshi 4ème dan, venu en France pour faire des études, enseignait, en parallèle, au Dojo de la Montagne un style de Ju-Jutsu totalement inconnu en France : le Hakko-ryu. Roland Maroteaux, chargé à l’époque, d’animer la section d’Aïkido faisait partie des premiers élèves. Quand Takeshi Dogane est reparti au Japon, Roland Maroteaux repris le flambeau. Thierry Riesser a ainsi découvert le Hakko-ryu auprès de lui et devint rapidement très doué et remarqué par son maître de l'époque. Très vite, au début des années 70, il fit plusieurs séjours au Japon pour étudier l'art à sa source, auprès du fondateur : Soke Ryuho Okuyama.

 

Kinésithérapeute de formation, Thierry Riesser découvrit au japon, une autre facette de l’école peu connue en France : le Koho-Shiatsu, système de soins japonais fondé sur les principes de la médecine traditionnelle orientale . Cette découverte allait fondamentalement transformer sa vision de l’art pratiqué par Ryuho Okuyama puisqu’elle renouait avec une tradition ancienne où les techniques de combat (ou de guerre) et la médecine étaient intimement liées comme les deux faces d'une pièce d'or : l'art d'apprendre à survivre. Ainsi, pour approfondir ses connaissances en Ju-Jutsu et en Shiatsu, il résida au Hombu Dojo d’Omiya, en tant qu’Uchi-Deshi (1). Après plusieurs séjours et aller-retours, il a acquis les plus hautes distinctions de l’Ecole et devint le représentant officiel en Europe. 

 

En 1987, Shodaï Soke (2) Ryuho Okuyama décède et selon la tradition, son fils Toshio Okuyama devint officiellement Nidaï Soke (2). Quelques années plus tard, lors d'une discussion à bâtons rompus avec Thierry Riesser,  il lui suggère une idée à peine croyable, celle de créer sa propre école, le projet prendra forme en 1992 et s’appellera naturellement : « Okuyama-ryu ».

 

Depuis son décès survenu en décembre 2010, l’École conserve ses racines au Japon et reste rattaché à la famille Riesser représenté par ses fils : Masato Riesser et Ulysse Riesser-Ichikawa. Conformément aux décisions prises de son vivant, Shihan (3) Zenon Liszkiewicz est nommé directeur technique (Dōshū) de l’Okuyama Ryū Aiki Jūjutsu. Il est aussi responsable de l’association Polonaise Okuyama-ryu dont le siège est situé à Cracovie.

 

 

(1) Uchi-deshi : élève vivant chez le maître

 

(2) Soke : fondateur d’une école – Shodaï (1ère génération) – Nidaï (seconde génération, selon la tradition japonaise, on désigne ainsi le fils héritier du fondateur)

 

(3) Shihan : titre souvent utilisé dans les arts martiaux japonais pour désigner un enseignant qui a acquis un haut niveau de maîtrise. Dans l’école Okuyama, il est décerné à partir du 5ème Dan (Godan).

 

 



04/06/2024

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